_Les indices de personne
_Les indices temporels
Les indices de personne renvoient à l’instance du discours où ils sont produits
Il s’agit du couple je-tu, opposé à il. Je désigne «la personne qui énonce la présente instance du discours contenant je.» Tu désigne «celui que je pose comme l’individu à qui il s’adresse dans la présente instance du discours». Je et tu n’ont pas d’existence en dehors de la parole qui les profère
: «…je se réfère à l’acte de discours individuel où il est prononcé, et il en désigne le locuteur. …ne peut être identifié que dans …une instance de discours et qui n’a de référence qu’actuelle. La réalité à laquelle il renvoie est la réalité du discours. C’est dans l’instance de discours où je désigne le locuteur que celui-ci s’énonce comme ‘sujet’.» [5, p. 262] «..Je n’emploie je qu’en m’adressant à quelqu’un qui sera dans mon allocution un tu. C’est cette condition du dialogue qui est constitutive de la personne, car elle implique en réciprocité que je deviens tu dans l’allocution de celui qui à son tour se désigne par je…Le langage n’est possible que parce que chaque locuteur se pose comme je dans son discours. De ce fait, je pose une autre personne, celle qui, toute extérieure qu’elle est à moi»devient mon écho auquel je dis tu et qui me dit tu.» [id. p. 260] Pour Benveniste, «les pronoms personnels sont le premier point d’appui pour cette mise au jour de la subjectivité dans le langage» [id. p. 262] qui signifie en fait l’affirmation de la présence du locuteur. A la différence de je et tu, il est la marque de la non-personne. Il appartient à la syntaxe de la langue et représente un invariant non personnel, défini par son absence de la situation d’énonciation.
Son fonctionnement langagier et linguistique est différent de celui de je-tu: tandis que ces derniers n’ont de valeur qu’en relation avec l’énonciation, il reçoit des valeurs de ses relations avec d’autres
formes d’un texte. Il acquiert une valeur anaphorique, par exemple: J’ai rencontré Pierre. Il
voulait me parler.
Les indices temporels sont, en premier lieu, les temps verbaux mais aussi, des mots d’autres classes capables d’identifier le moment de l’énonciation ou des événements dénotés. Les formes temporelles se déterminent par rapport au moment de l’énonciation. Le temps coïncident avec le moment de l’énonciation est le présent, défini par
Benveniste comme «proprement la source du temps» parce que c’est par rapport à ce présent qu’on repère le passé et le futur:»….ce présent qui e déplace avec le progrès du discours…constitue le signe de partage entre deux autres moments qu’il
engendre et qui sont également inhérents à l’exercice de la parole: le moment où l’événement n ‘est plus contemporain du discours, est sorti du présent, et doit être évoqué par un rappel mémoriel, et le moment où l’événement n’est pas encore présent, va le devenir et surgit en prospection.» L’étude des relations entre les temps grammaticaux met en évidence que ces derniers «ne s’emploient pas comme les membres d’un système
unique..» mais»…se distribuent en deux systèmes d’énonciation différents, l’histoire et le discours.»
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