La théorie de l’énonciation d’E. Benveniste
ne se présente pas comme un tout organique, une
«somme» sur le langage et ses différents aspects
systémiques et fonctionnels. Ses idées sur le
système de la langue et sur la spécificité de l’emploi
de cette dernière sont dispersées dans plusieurs
articles et études, publiés depuis 1966. En faire une
synthèse n’est pas chose facile. Les aspects qui
relèvent de la problématique de l’énonciation sont:
1_l’organisation systémique de la langue,
2_le fonctionnement de la langue,
3_ l’appareil formel de la mise en fonctionnement
de la langue.
Deux constatations de Benveniste pourraient
représenter le point de départ de son analyse, à
savoir:
la constatation de la «différence profonde «entre
le langage comme système de signes et le
langage comme exercice par l’individu»
[34, p. 104]
la particularité du langage de manifester sa
nature «d’instrument de communication» par sa
situation même comme «instrument» [5, p. 258].
Pour Benveniste, le langage est constitué d’un
double système de référence ou modes de
signifiance: :
le mode sémiotique, le mode des signes, qui
ont un signifié et qui renvoient à une certaine
réalité qu’il faut comprendre. C’est le
système formel de la langue.
à un niveau supérieur, le mode sémantique,
celui de la phrase qui se rapporte à des
situations ou à des événements concrets. C’est
le niveau «du sens, où l’on a affaire aux mots
obtenus à partir du sens – le sens n’est donc
pas leur somme et les mots sont davantage
que des signes.» [3, p. 88] Le niveau
sémantique prend en charge les référents,
c’est-à-dire l’extralinguistique. Ce niveau
n’appartient pas à la structure de la langue
mais au discours ou système de
communication. Entre les unités
constitutives des deux modes de signifiance,
Benveniste identifie le rapport suivant: «..une
phrase constitue un tout, qui ne se réduit pas à
la somme de ses parties; le sens inhérent à ce
tout est réparti sur l’ensemble des
constituants. (Il en résulte que) le mot est
(avant tout) un constituant de la phrase, il en
effectue la signification; mais il n’apparaît pas
nécessairement dans la phrase avec le sens
qu’il a comme unité autonome.» [5, p. 123-
124] «L’analyse sémantique aura pour objet
d’interpréter globalement, par rapport à un
contexte situationnel concret, les mots qui
forment un message. Le domaine de la
sémantique s’identifie donc à l’univers du
discours en situation, c’est-à-dire à
l’énonciation.»
A ces deux niveaux ou modes, Benveniste
ajoute un troisième, le mode
métasémantique, construit sur la sémantique
et ayant pour objet la double signifiance de la
langue.
C’est au domaine sémantique, où a lieu «la
conversion individuelle de la langue en discours»,
que s’intéresse Benveniste
A ces deux niveaux ou modes, Benveniste
ajoute un troisième, le mode
métasémantique, construit sur la sémantique
et ayant pour objet la double signifiance de la
langue.
C’est au domaine sémantique, où a lieu «la
conversion individuelle de la langue en discours»,
que s’intéresse Benveniste
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